LA PRINSE PETI
1 ·
2 ·
3 ·
4 ·
5 ·
6 ·
7 ·
8 ·
9 ·
10 ·
11 ·
12 ·
13 ·
14 ·
15 ·
16 ·
17 ·
18 ·
19 ·
20 ·
21 ·
22 ·
23 ·
24 ·
25 ·
26 ·
27
A la dia sinco, ancora par causa de la ovea, esta secreta de la vive de la prinse peti ia es revelada a me. El ia demanda subita a me, sin preambul, como la fruta de un problem longa meditada en silentia:
Le cinquième jour, toujours grâce au mouton, ce secret de la vie du petit prince me fut révélé. Il me demanda avec brusquerie, sans préambule, comme le fruit d’un problème longtemps médité en silence :
“Si un ovea come arboretas, esce el come ance flores?”
« Un mouton, s’il mange les arbustes, il mange aussi les fleurs ?
“Un ovea come tota cual el encontra.”
— Un mouton mange tout ce qu’il rencontre.
“An la flores cual ave spinas?”
— Même les fleurs qui ont des épines ?
“Si. An la flores cual ave spinas.”
— Oui. Même les fleurs qui ont des épines.
“Donce cua es la valua de la spinas?”
— Alors les épines, à quoi servent-elles ? »
Me no ia sabe. Me ia es alora multe ocupada en atenta desfisa un vise tro tensada de mea motor. Me ia es multe ansiosa car mea rompe ia comensa pare multe grave a me, e la acua bevable cual deveni consumada ia fa ce me teme la plu mal.
Je ne le savais pas. J’étais alors très occupé à essayer de dévisser un boulon trop serré de mon moteur. J’étais très soucieux car ma panne commençait de m’apparaître comme très grave, et l’eau à boire qui s’épuisait me faisait craindre le pire.
“Cua es la valua de la spinas?”
« Les épines, à quoi servent-elles ? »
La prinse peti ia abandona nunca un demanda pos un ves de fa lo. Me ia es iritada par mea vise e me ia responde sin pensa:
Le petit prince ne renonçait jamais à une question, une fois qu’il l’avait posée. J’étais irrité par mon boulon et je répondis n’importe quoi :
“La spinas, los ave no valua, los es mera un malvole par la flores!”
« Les épines, ça ne sert à rien, c’est de la pure méchanceté de la part des fleurs !
“O!”
— Oh ! »
Ma pos un silentia, el ia replica a me, alga nonpardonante:
Mais après un silence il me lança, avec une sorte de rancune :
“Me no crede tu! La flores es debil. Los es naive. Los coraji se como los pote. Los crede ce los es asustante con sua spinas …”
« Je ne te crois pas ! Les fleurs sont faibles. Elles sont naïves. Elles se rassurent comme elles peuvent. Elles se croient terribles avec leurs épines… »
Me ia fa no responde. A acel momento me ia dise a me – “Si esta vise resiste plu, me va sorti lo par un colpa de martel.” La prinse peti ia intrui denova en mea pensas:
Je ne répondis rien. À cet instant-là je me disais : « Si ce boulon résiste encore, je le ferai sauter d’un coup de marteau. » Le petit prince dérangea de nouveau mes réflexions :
“E tu, tu crede ce la flores …”
« Et tu crois, toi, que les fleurs…
“Ma no! Ma no! Me ave no crede! Me ia responde sin pensa. Me es ocupada par cosas seria!”
— Mais non ! Mais non ! Je ne crois rien ! J’ai répondu n’importe quoi. Je m’occupe, moi, de choses sérieuses ! »
El ia regarda me, stonada.
Il me regarda stupéfait.
“Par cosas seria!”
« De choses sérieuses ! »
El ia vide me con un martel en mano e con ditos nigrida par mugre, inclinada supra un ojeto cual pare multe fea a el.
Il me voyait, mon marteau à la main, et les doigts noirs de cambouis, penché sur un objet qui lui semblait très laid.
“Tu parla como persones grande!”
« Tu parles comme les grandes personnes ! »
A esta me ia vergonia pico. Ma, sin compatia, el ia ajunta:
Ça me fit un peu honte. Mais, impitoyable, il ajouta :
“Tu confusa tota … Tu misca tota!”
« Tu confonds tout… tu mélanges tout ! »
El ia es vera multe iritada. El ia secute en la venta sua capeles tota oro:
Il était vraiment très irrité. Il secouait au vent des cheveux tout dorés :
“Me conose un planeta do un om carmesi abita. El ia ole nunca un flor. El ia regarda nunca un stela. El ia ama nunca algun. El ia fa nunca otra ca somas. E tra tota la dia el repete como tu – ‘Me es un om seria! Me es un om seria!’ – e esta infla el con orgulo. Ma el no es un om, el es un xampinion!”
« Je connais une planète où il y a un monsieur cramoisi. Il n’a jamais respiré une fleur. Il n’a jamais regardé une étoile. Il n’a jamais aimé personne. Il n’a jamais rien fait d’autre que des additions. Et toute la journée il répète comme toi : “Je suis un homme sérieux ! Je suis un homme sérieux !” et ça le fait gonfler d’orgueil. Mais ce n’est pas un homme, c’est un champignon !
“El es cua?”
— Un quoi ?
“Un xampinion!”
— Un champignon ! »
La prinse peti ia es aora tota pal par coleria.
Le petit prince était maintenant tout pâle de colère.
“Ja tra miliones de anios, la flores fabrica spinas. Ja tra miliones de anios, la oveas come la flores, an tal. E esce lo no es seria si on atenta comprende perce los labora tan multe per fabrica per se esta spinas cual ave nunca cualce valua? Lo no es importante, la gera de la oveas e la flores? Esce lo no es seria e plu importante ca la somas de un om obesa e roja? E si me mesma conose un flor unica en la mundo, cual esiste en no loca estra mea planeta, e cual un ovea peti pote elimina par sola un colpa, tal, a un matina, sin comprende lo cual el fa, acel no es importante?”
« Il y a des millions d’années que les fleurs fabriquent des épines. Il y a des millions d’années que les moutons mangent quand même les fleurs. Et ce n’est pas sérieux de chercher à comprendre pourquoi elles se donnent tant de mal pour se fabriquer des épines qui ne servent jamais à rien ? Ce n’est pas important la guerre des moutons et des fleurs ? Ce n’est pas sérieux et plus important que les additions d’un gros monsieur rouge ? Et si je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n’existe nulle part, sauf dans ma planète, et qu’un petit mouton peut anéantir d’un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu’il fait, ce n’est pas important ça ! »
El ia roji, e continua:
Il rougit, puis reprit :
“Si algun ama un flor cual esiste en sola un caso entre la miliones e miliones de stelas, esta sufisi per felisi el cuando el regarda los. El pensa – ‘Mea flor es ala a alga loca …’ Ma si la ovea come la flor, lo es per el como si, subita, tota la stelas ta es estinguida! E acel no es importante?”
« Si quelqu’un aime une fleur qui n’existe qu’à un exemplaire dans les millions et les millions d’étoiles, ça suffit pour qu’il soit heureux quand il les regarde. Il se dit : “Ma fleur est là quelque part …” Mais si le mouton mange la fleur, c’est pour lui comme si, brusquement, toutes les étoiles s’éteignaient ! Et ce n’est pas important ça ! »
El no ia pote dise plu. El ia creve subita en sanglotas. La note ia veni ja. Me ia abandona ja mea utiles. Me ia burla mea martel, mea vise, la sidia e la mori. On ia ave sur un stela, un planeta, mea planeta, la Tera, un prinse peti per consola! Me ia prende el en mea brasos. Me ia cuni el. Me ia dise a el – “La flor cual tu ama no es en peril … Me va desinia un paramorde per tua ovea … Me va desinia un armur per tua flor … Me …” Me no ia sabe clar lo cual me debe dise. Me ia senti vera torpe. Me no ia sabe la modo de ateni el, la loca de reuni con el … Tan misteriosa es la pais de larmas!
Il ne put rien dire de plus. Il éclata brusquement en sanglots. La nuit était tombée. J’avais lâché mes outils. Je me moquais bien de mon marteau, de mon boulon, de la soif et de la mort. Il y avait sur une étoile, une planète, la mienne, la Terre, un petit prince à consoler ! Je le pris dans les bras. Je le berçai. Je lui disais : « La fleur que tu aimes n’est pas en danger… Je lui dessinerai une muselière, à ton mouton… Je te dessinerai une armure pour ta fleur… Je… » Je ne savais pas trop quoi dire. Je me sentais très maladroit. Je ne savais comment l’atteindre, où le rejoindre… C’est tellement mystérieux, le pays des larmes !
Esta paje es presentada con la lisensa CC Attribution-Share Alike 4.0 International.
Lo ia es automatada jenerada de la paje corespondente en la Vici de Elefen a 28 novembre 2024 (08:56 UTC).