LA PRINSE PETI
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La planeta sinco ia es multe noncomun. Lo ia es la plu peti de tota. On ia ave ala apena spasio sufisinte per conteni un lampa de strada e un person per ensende lo. La prinse peti no ia susede esplica a se la razona per ave, a alga loca en la sielo, sur un planeta sin casa e popla, un lampa e un lampor. An tal, el ia dise a se:
La cinquième planète était très curieuse. C’était la plus petite de toutes. Il y avait là juste assez de place pour loger un réverbère et un allumeur de réverbères. Le petit prince ne parvenait pas à s’expliquer à quoi pouvaient servir, quelque part dans le ciel, sur une planète sans maison ni population, un réverbère et un allumeur de réverbères. Cependant il se dit en lui-même :
“Lo pote es ce esta om es asurda. An tal, el es min asurda ca la re, ca la egosa, ca la comersior e ca la bevor. A la min sua labora ave un sinifia. Cuando el ensende sua lampa, lo es como si el fa ce un stela nova nase, o un flor. Cuando el estingui sua lampa, lo adormi la flor o la stela. Lo es un ocupa multe bela. Lo es vera usosa, car lo es bela.”
« Peut-être bien que cet homme est absurde. Cependant il est moins absurde que le roi, que le vaniteux, que le businessman et que le buveur. Au moins son travail a-t-il un sens. Quand il allume son réverbère, c’est comme s’il faisait naître une étoile de plus, ou une fleur. Quand il éteint son réverbère ça endort la fleur ou l’étoile. C’est une occupation très jolie. C’est véritablement utile puisque c’est joli. »
Cuando el ia atera sur la planeta, el ia saluta respetosa la lampor:
Lorsqu’il aborda la planète il salua respectueusement l’allumeur :
“Bon dia. Perce tu veni de estingui tua lampa?”
« Bonjour. Pourquoi viens-tu d’éteindre ton réverbère ?
“Par comanda.” – la lampor ia responde. “Bon dia.”
— C’est la consigne, répondit l’allumeur. Bonjour.
“Cua es la comanda?”
— Qu’est-ce que la consigne ?
“Ce me estingui mea lampa. Bon sera.”
— C’est d’éteindre mon réverbère. Bonsoir. »
E el ia reensende lo.
Et il le ralluma.
“Ma perce tu veni de reensende lo?”
« Mais pourquoi viens-tu de le rallumer ?
“Par comanda.” – la lampor ia responde.
— C’est la consigne, répondit l’allumeur.
“Me no comprende.” – la prinse peti ia dise.
— Je ne comprends pas, dit le petit prince.
“On ave no cosa per comprende.” – la lampor ia dise. “La comanda es la comanda. Bon dia.”
— Il n’y a rien à comprendre, dit l’allumeur. La consigne c’est la consigne. Bonjour. »
E el ia estingui sua lampa.
Et il éteignit son réverbère.
Alora el ia frota sua fronte con un teleta de cuadretas roja.
Puis il s’épongea le front avec un mouchoir à carreaux rouges.
“Me ave un ocupa multe mal. Lo ia es asetable en la pasada. Me ia estingui en la matina, e ia ensende en la sera. Me ia ave la resta de la dia per reposa, e la resta de la note per dormi …”
« Je fais là un métier terrible. C’était raisonnable autrefois. J’éteignais le matin et j’allumais le soir. J’avais le reste du jour pour me reposer, et le reste de la nuit pour dormir…
“E, de acel tempo, la comanda ia cambia?”
— Et, depuis cette époque, la consigne à changé ?
“La comanda no ia cambia.” – la lampor ia dise. “Esta es la trajedia! De un anio a la seguente, la planeta ia jira sempre plu rapida, e la comanda no ia cambia!”
— La consigne n’a pas changé, dit l’allumeur. C’est bien là le drame ! La planète d’année en année a tourné de plus en plus vite, et la consigne n’a pas changé !
“E donce?” – la prinse peti ia dise.
— Alors ? dit le petit prince.
“Donce, car lo fa aora un jira per minuto, me ave no plu un secondo de reposa. Me ensende e estingui a un ves en cada minuto!”
— Alors maintenant qu’elle fait un tour par minute, je n’ai plus un seconde de repos. J’allume et j’éteins une fois par minute !
“Lo es comica! La dias do tu abita dura per un minuto!”
— Ça c’est drôle ! les jours chez toi durent une minute !
“Lo es vera no comica.” – la lampor ia dise. “Ja un mense ia pasa en cuando nos parla a lunlotra.”
— Ce n’est pas drôle du tout, dit l’allumeur. Ça fait déjà un mois que nous parlons ensemble.
“Un mense?”
— Un mois ?
“Si. Tredes minutos. Tredes dias! Bon sera.”
— Oui. Trente minutes. Trente jours ! Bonsoir. »
E el ia reensende sua lampa.
Et il ralluma son réverbère.
La prinse peti ia regarda el, e el ia ama esta lampor ci es tan fidosa a la comanda. El ia recorda la reposas de sol cual el mesma ia vade per xerca en la pasada, par tira sua seja. El ia vole aida sua ami:
Le petit prince le regarda et il aima cet allumeur qui était tellement fidèle à la consigne. Il se souvint des couchers de soleil que lui-même allait autrefois chercher, en tirant sa chaise. Il voulut aider son ami :
“Tu sabe … me conose un metodo per reposa cuando tu ta vole …”
« Tu sais… je connais un moyen de te reposer quand tu voudras…
“Me vole sempre.” – la lampor ia dise.
— Je veux toujours », dit l’allumeur.
Car on pote es, a la mesma tempo, fidosa e pigra.
Car on peut être, à la fois, fidèle et paresseux.
La prinse peti ia continua:
Le petit prince poursuivit :
“Tua planeta es tan peti ce on vade sirca lo par tre pasones. Tu debe fa no plu ca pasea alga lenta per resta sempre su la sol. Cuando tu vole reposa, tu ta pasea … e la dia ta continua per tan longa como tu desira.”
« Ta planète est tellement petite que tu en fais le tour en trois enjambées. Tu n’as qu’à marcher assez lentement pour rester toujours au soleil. Quand tu voudras te reposer tu marcheras… et le jour durera aussi longtemps que tu voudras.
“Me no es multe beneficada par acel.” – la lampor ia dise. “Lo cual me ama en la vive es dormi.”
— Ça ne m’avance pas à grand chose, dit l’allumeur. Ce que j’aime dans la vie, c’est dormir.
“Acel es malfortunosa.” – la prinse peti ia dise.
— Ce n’est pas de chance, dit le petit prince.
“Acel es malfortunosa.” – la lampor ia dise. “Bon dia.”
— Ce n’est pas de chance, dit l’allumeur. Bonjour. »
E el ia estingui sua lampa.
Et il éteignit son réverbère.
“Acel om,” – la prinse peti ia dise a se, en continua a plu distante sua viaja – “acel om ta es despetada par tota la otras, par la re, par la egosa, par la bevor, par la comersior. An tal, el es la sola ci no pare riable a me. Esta es cisa car el ocupa se con un cosa otra ca se.”
Celui-là, se dit le petit prince, tandis qu’il poursuivait plus loin son voyage, celui-là serait méprisé par tous les autres, par le roi, par le vaniteux, par le buveur, par le businessman. Cependant c’est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C’est, peut-être, parce qu’il s’occupe d’autre chose que de soi-même. »
El ia fa un suspira de regreta e ia dise plu a se:
Il eut un soupir de regret et se dit encore :
“Acel om es la sola de ci me ta pote deveni sua ami. Ma sua planeta es vera tro peti. On ave no spasio per du …”
« Celui-là est le seul dont j’eusse pu faire mon ami. Mais sa planète est vraiment trop petite. Il n’y a pas de place pour deux… »
Lo cual la prinse peti no ia osa confesa a se es ce el regrete acel planeta bondiseda par causa, xef, de la mil cuatrosento cuatrodes reposas de sol en dudes-cuatro oras!
Ce que le petit prince n’osait pas s’avouer, c’est qu’il regrettait cette planète bénie à cause, surtout, des mille quatre cent quarante couchers de soleil par vingt-quatre heures !
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Lo ia es automatada jenerada de la paje corespondente en la Vici de Elefen a 28 novembre 2024 (08:56 UTC).