LA VIAJOR SUR LA TERA
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Manoscrito de Daniel O’Donovan (Parte 1, Sonia)

Sonia

Rêve

A esta note e a la note seguente me ia fa a plural veses la mesma sonia. Me ia es dorminte profonda, ma me ia es vidente la cosas sirca me tan clar como si me ia es veliada. Un lus blanca ia es trasante sur la plances de solo la retangulo de la fenetra. La cortinas de velo ia es ajitada par la venteta e ia pare vivente.

Cette nuit-là et la nuit suivante je fis plusieurs fois le même rêve. Je dormais profondément, mais je voyais les choses autour de moi aussi bien que si j’avais été éveillé. Une lumière blanche dessinait sur le plancher le rectangle de la fenêtre. Les rideaux de tulle étaient agités par la brise et semblaient vivants.

Me ia es oiante la respira regulada de un dormor: lo ia es la mea e me ia es vidente me en mea leto, par un dupli nonesplicable. Mea fas ia es blanca, a alga veses mea labios duiabri e me ia es oiante alora un jemi cual asusta me. Mea manos ia es estendeda sur la covreleto.

J’entendais la respiration égale d’un dormeur : c’était la mienne et je me voyais dans mon lit, par un dédoublement inexplicable. Mon visage était blanc, quelquefois mes lèvres s’entrouvraient et j’entendais alors un gémissement qui me faisait peur. Mes mains étaient étendues sur la couverture.

Mea respira ia difisili e mea sofla ia es sonante roncin en un modo cual me no reconose. Esce me ia es dorminte tal? Me ia es curvinte a ante supra mea fas, esperante ce me es erante. — Acel person ia es me.

Ma respiration devenait plus difficile et mon souffle avait un son rauque que je ne reconnaissais pas. Était-ce moi qui dormais ainsi ? Je me penchais sur mon visage dans l’espoir que je m’étais trompé. C’était bien moi.

Alora me ia vole releva la mexas cual covre la fronte de la dormor e seci la suo de sua jenas, ma me ia sensa direta un pesa grande sur mea du manos e me ia vide los estendeda sur la covreleto. La ditos ia es movente debil, e acel forsa flueta la suo sur la jenas de el ci ia es dorminte.

Alors je voulus relever les mèches qui couvraient le front du dormeur et essuyer la sueur de ses joues, mais je ressentis aussitôt un grand poids sur mes deux mains et je les vis étendues sur la couverture. Les doigts remuaient faiblement, et cet effort faisait ruisseler la sueur sur les joues de celui qui dormait.

An tal la oios ia abri ja e ia es regardante la sofito. Me ia curvi supra los, ma los no ia vide me. La labios ia es tremante como si los ia es atentante formi un sona. Subita los separa, e me ia vide la dentes, la lingua; un cria ia sorti de mea peto. Parente, me ia deveni libre e, fretante a la porte, me ia abandona la corpo reposante sur la leto.

Cependant les yeux s’étaient ouverts et regardaient le plafond. Je me penchai sur eux, mais ils ne me virent pas. Les lèvres tremblaient comme pour essayer de former un son. Tout à coup elles se séparèrent et je vis les dents, puis la langue ; un cri sortit de ma poitrine. Il me sembla que je m’étais rendu libre et me précipitant vers la porte j’abandonnai le corps étendu sur le lit.

La porte ia abri brusca ante ce me ia toca lo, e Paul ia entra en la sala. El ia es con testa nuda, e con sua capeles cadente sur sua fas. Sua vestes ia es laserada e covreda con fango. Me ia vole parla, ma la parolas no ia susede flue de mea boca. El ia prosimi a la leto. Me ia vide alora ce la corpo rijidi e saisi la covres con sua manos. Un tremeta orible ia traversa la corpo, de la testa a la pedes, e la oios ia repulsa se en sua orbitas. Final el ia recade sur la leto.

La porte s’ouvrit avec violence avant que je l’eusse touchée et Paul entra dans la chambre. Il était nu-tête et ses cheveux retombaient sur son visage. Ses vêtements étaient déchirés et couverts de boue. Je voulus lui parler mais les mots ne parvenaient pas à sortir de ma bouche. Il s’approcha du lit. Je vis alors le corps se roidir et agripper les couvertures de ses deux mains. Un horrible frémissement le traversa de la tête aux pieds et ses yeux se révulsèrent dans leurs orbites. Enfin il retomba sur le lit.

Aora nos ia es a estra, e nos ia es paseante rapida. Nos reasende a la universia, e la tera ia es liscante su nosa pasos, car lo ia es pluvente ja de la cade de dia. Parente nos ia pasea per oras. Me no plu ia sabe do me vade, ma Paul ia es paseante ante me e, de ves a ves, el ia es returnante e regardante me con sua oios nonmovente.

Maintenant nous étions dehors et nous allions vite. Nous remontions vers l’université et la terre glissait sous nos pas, car il avait plu depuis la tombée du jour. Il me semble que nous marchâmes pendant des heures. Je ne savais plus où j’allais, mais Paul était devant moi et de temps en temps il se retournait et me regardait de ses yeux immobiles.

Nos ia prende ja un rua cual ia es traversante un campo e ia es penetrante en la bosces, e, traversante acel bosces, me ia persepi ce nos asende. Nos ia asende tra longa e, subita, Paul ia comensa core, levante la brasos e criante : « La fini de la curso ! »

Nous avions pris une route qui traversait un champ puis s’engageait dans les bois, et c’est en traversant ces bois que je m’aperçus que nous montions. Nous montâmes très longtemps et tout à coup Paul se mit à courir en élevant les bras et en criant : La fin de la course !

Alora me ia forsa ancora e me ia core pos mea gidor. Pronto el ia para a alta de un cresta boscin e, cuando me ia ateni el, me ia vide ce nos sta sur un rua longa de cual la fini no es vidable. Ma Paul ia saisi mea mano e nos ia vade asta la fini de esta rua. Ala on no plu ia ave arbores, e me ia vide ce nos sta en un plano cual borda un presipe. En esta loca nos ia para. De la fondo de la presipe un mui enorme ia es veninte asta nos. Me ia es asustada, ma me ia regarda. La lus prima ia es luminante la sielo e me ia vide acuas grande spumante cual ia es presipitante con furia entre du murones de rocas. A alga veses la acua ia es forminte un buco en media de la corente e me ia es persepinte un abiso de do crias distante ia es veninte, ma alga ondas furiosa ia es recovrente los pronto. Alora me ia oia la vose de Paul criante: « La fonte de la acuas vivin ! », e, simultan, me ia cade a tera.

Alors je fis un nouvel effort et je courus après mon guide. Bientôt il s’arrêta en haut d’une crête boisée et lorsque je l’eus rejoint je vis que nous étions sur une longue route dont on ne pouvait voir la fin. Mais Paul me prit par la main et nous allâmes jusqu’au bout de cette route. Là il n’y avait plus d’arbres et je vis que nous étions dans une plaine qui côtoyait un gouffre. C’est en cet endroit que nous nous arrêtâmes. Du fond du gouffre arrivait jusqu’à nous un mugissement énorme. J’eus peur, mais je regardai. L’aube éclairait le ciel et je vis de grandes eaux bouillonnantes qui se précipitaient avec violence entre deux murailles de rochers. Parfois l’eau se creusait au milieu du courant et j’apercevais un abîme d’où montaient des cris lointains, mais des vagues impétueuses le recouvraient aussitôt. Alors j’entendis la voix de Paul qui criait : La source des eaux vives ! et en même temps je tombai à terre.

Cuando me ia reveni a me, me ia es en mea sala, denova, a lado de mea leto. Me ia es solitar. Sur la leto, mea corpo ia es reposante, ma no como me ia lasa lo. La membros ia es rompeda e sangui sur tota partes, como si la pel ia es arancada. La fas ia es cambiada, ma en un modo cual me no pote deside descrive. Un asusta tal ia saisi me, en cuando me ia vade a sofla como la animales cual comensa teme, e me ia vide alora la labios abrinte, e la boca grandi pico e pico per cria, e esta cria, fluente de esta fas, ia velia me.

Lorsque je revins à moi, je me trouvais de nouveau dans ma chambre, près de mon lit. J’étais seul. Sur le lit mon corps était étendu, mais non comme je l’y avais laissé. Les membres étaient rompus et saignaient de toutes parts comme si on en eût arraché la peau. La figure était changée, mais d’une manière que je ne peux me résoudre à décrire. Une telle épouvante me saisit alors que je me mis à souffler comme font les animaux qui prennent peur et je vis à ce moment les lèvres s’écarter et la bouche s’agrandir peu à peu pour crier, et c’est le cri qui sortait de cette face qui me réveilla.

 

Me ia fa acel sonia a tre veses, e a cada ves me ia velia en un teror plu grande, car parente lo es netinte e prosiminte plu e plu a la realia, ma a cual realia? Me ia sabe aora tota la detalias de acel curso noturna, me ia sabe ce, pos ce me ia ta pasa la universia me ta prende la rua cual gida a la bosce, e acel bosce me ia ta traversa lo, e me ta ariva en esta modo a la rua cual on nesesa segue asta la fini. Ala, me ta oia la mui de la acuas grande, me ta teme e me ta desmaia, ma acel teme ia es no cosa. La asusta vera ia es espetante me en mea sala, e acel ia es tan enorme turbante ce lo estrae me de mea malsonia.

Je fis ce rêve trois fois et chaque fois je me réveillai dans une terreur plus grande, car il semblait qu’il devenait plus précis et qu’il se rapprochait de plus en plus de la réalité, mais de quelle réalité ? Je savais maintenant tous les détails de cette course nocturne, je savais qu’après avoir passé l’université je prendrais la route qui menait au bois, et ce bois je le traverserais et j’arriverais ainsi à la route qu’il fallait suivre jusqu’au bout. Là, j’entendrais le mugissement des grandes eaux, j’aurais peur et m’évanouirais, mais cette peur n’était rien. La vraie peur m’attendait dans ma chambre et celle-là était abominable au point de me tirer de mon cauchemar.

Cuando me ia es veliante a la ves tre, la sielo ia es palinte e un brilieta gris ia es cadente de la fenetra. An tal, ancora lo ia es multe oscur e me ia teme ce me readormi. Me ia leva e me ia ensende la lampa; en segue, me ia clui la fenetra e ia senta a mea table. Mea testa ia es inclinante a mea peto e me no ia es susedente ce mea oios resta abrida. Alora, afin me no sede ante un dormi orible, me ia forsa ce me scrive.

Quand je me fus réveillé pour la troisième fois, le ciel devenait pâle et une lueur grise tombait de la fenêtre. Cependant il faisait encore très sombre et je craignais de me rendormir. Je me levai et allumai la lampe, puis je fermai la fenêtre et m’assis à ma table. Ma tête retombait sur ma poitrine et je ne parvenais pas à tenir les yeux ouverts. Alors, pour ne pas m’abandonner de nouveau à un horrible sommeil, je me forçai à écrire.

Prima me ia trasa laborosa alga parolas sin pensa multe a lo cual me ia es fante. E me ia vide lo cual me ia scrive: La fonte de la acuas vivin! Ma subita mea pen ia lejeri e me ia comensa scrive como si on ta gida mea mano.

D’abord je traçai péniblement quelques mots sans beaucoup réfléchir à ce que je faisais. Et je vis ce que j’avais écrit : La source des eaux vives ! Mais tout à coup ma plume devint légère et je me mis à écrire comme si on me poussait la main.

Me opina ce un duiora grande ia debe pasa tal. Me recorda ce la grinse de la pen sur la paper es ocupante tota mea atende. Final la lus prima ia apare e mea testa ia inclina e reposa sur la table. Me ia dormi sin sonia asta la matina.

Je crois qu’une grande demi-heure dut se passer ainsi. Je me rappelle que le grincement de la plume sur le papier occupait toute mon attention. Enfin l’aube parut et je retombai la tête sur la table. Je dormis sans rêve jusqu’au matin.

Cuando me ia abri la oios, mea ocupa prima ia es ce me arde lo cual me ia scrive, car me no susede desconfusa la sinifia. Me ia es vergoniante ce me abandona me a esta tipo de diverti asurda.

Lorsque j’ouvris les yeux, mon premier soin fut de brûler ce que j’avais écrit, parce que je ne parvenais pas à en débrouiller le sens. J’avais honte de m’être laissé aller à cette sorte d’amusement ridicule.

Pos la come prima, me ia vesti con mea veste la plu limpa per vade a la ofisia afin on enscrive me. Me ia espera ce Paul acompania me, ma el no ia veni e, sirca a la ora des, me ia sorti. La dia ia es bela; tota ia es cuieta e me ia es sentinte plu calma ca a la dia prima.

Après le petit déjeuner, je mis mon costume le plus propre pour me rendre au bureau du secrétaire où je devais prendre mes inscriptions. J’espérais que Paul m’accompagnerait, mais il ne vint pas et vers dix heures je sortis. Il faisait beau ; tout était tranquille et je me sentais plus calme que le premier jour.

On ia informa me ce la ofisia va es abrida sola a un semana a pos, e, car tre oras ia resta ante la come media, me ia deside ce me fa un pasea.

J’appris que le bureau n’ouvrait que dans une semaine et, comme il me restait près de trois heures avant le déjeuner, je résolus de faire une promenade.

Me ia parti de la universia par la rua contra lo cual me ia segue prima. Me no sabe perce, pos un momento, me ia vade a pasea rapida, e plu e plu rapida, e pronto me ia sofleta. Me ia es entrante en un paseria cava, semida con pesones de petra contra cual me ia es tropezante a cada instante.

Je quittai l’université par la route opposée à celle que j’avais suivie d’abord. Je ne sais pourquoi au bout d’un moment je me mis à marcher vite et de plus en plus vite, et bientôt je fus hors de souffle. Je m’étais engagé dans un chemin creux, semé de grosses pierres contre lesquelles je butais à chaque instant.

Me ia es denova turbada, e lo ia pare subita a me ce me es fujinte algun. Ma esce me ia dise ja ce me es propensada a atacas de teror de cual me no susede desmisca e la orijina e la razona? Ala es mea debilia, ala es la cosas triste e vergoniosa en mea vive e cual, dolente, me no pote esplica a me. Perce me no es como totas? Me ia senti a alga veses ce on ave, a retro de tota lo cual me fa, a retro de tota lo cual me pensa, multe cosas de tipos diversa cual nunca me va comprende. Esce los no veni de me, de mea serebro? E si los veni de me, perce los resta tan strana per me? Esce me no parteni a me? Esce un parte de me mesma es estra mea ateni?

De nouveau j’étais troublé et il me sembla tout à coup que je fuyais devant quelqu’un. Mais ai-je dit que je suis sujet à des accès de terreur dont je ne parviens à démêler ni l’origine ni la raison ? C’est là mon infirmité, c’est là ce qu’il y a de triste et de honteux dans ma vie et ce que je souffre de ne pouvoir m’expliquer. Pourquoi ne suis-je pas comme tout le monde ? J’ai quelquefois le sentiment qu’il y a derrière tout ce que je fais, derrière tout ce que je pense toutes sortes de choses que je ne comprendrai jamais. Ne viennent-elles pas de moi, de mon cerveau ? Et si elles viennent de moi, pourquoi me restent-elles étrangères ? Est-ce que je ne m’appartiens pas ? Est-ce qu’il y a une partie de moi-même qui est hors de ma portée ?

Acel pensas cual me scrive acaso e cual me no osa releje, ia ocupa me cuasi sempre, a la min de cuando me ia comensa refleta sur me mesma. A alga veses los aspeta terorinte en mea mente e, en un modo cual me no pote descrive con esatia, los pare vesti se con un pare material e deveni enemin. En acel momentos, u la jestis enfantin a cual mea miseria puxa me! Me tapi la oreas. (Me no ta scrive tota esta si me ta pensa ce on debe leje lo.)

Ces pensées que j’écris au hasard et que je n’ose relire m’ont presque toujours occupé, tout au moins depuis que je me suis mis à réfléchir sur moi-même. Quelquefois elles prennent dans mon esprit un aspect terrifiant et, d’une manière que je ne peux décrire avec exactitude, elles semblent revêtir une apparence physique et devenir hostiles. Dans ces moments-là, à quels gestes d’enfant ma misère me pousse ! Je me bouche les oreilles. (Je n’écrirais pas tout cela si je pensais qu’on dût le lire.)

Donce, en media de la paseria cava, me ia es saisida par acel teror strana e me ia crede ce algun ia es seguente me. Me ia clui la oios en un spesie de vertigo e me ia comensa core a ante, criante, cuando un dole subita ia colpa mea testa e ia forsa ce me para. Per alga minutos me ia resta aturdida.

Au milieu du chemin creux, je fus donc saisi de cette terreur étrange et je crus qu’on me poursuivait. Je fermai les yeux dans une sorte de vertige et me mis à courir devant moi en criant lorsqu’une douleur subite me poignit à la tête et me contraignit de m’arrêter. Pendant quelques minutes je demeurai étourdi.

Cuando me ia reabri la oios, me ia persepi ce me ia es a borda de un bosce cual asende forte inclinada. Como me no ia vide lo tan prosima a me? Me ia crede ce lo ia es multe plu distante. Mea terores ia sesa ja (los sesa sempre cuando me comensa core), ma me ia es noncuieta e me ia resegue mea pasos.

Quand je rouvris les yeux, je m’aperçus que j’étais à la lisière d’un bois qui montait en pente rapide. Comment ne l’avais-je pas vu si près de moi ? Je le croyais beaucoup plus éloigné. Mes terreurs avaient cessé (elles cessent toujours lorsque je me mets à courir), mais j’étais inquiet et je revins sur mes pas.

Me ia forsa pasea lenta e controla me, paseante como tota la persones. Pos corta me ia ateni la strada xef cual vade sirca la universia. Alga persones, paseante ala, ia saluta me como si los ta conose me. Esta cortesia ia felisi me multe. Un eglesor, entre otras, ia para e ia comensa parla a me. Longo me, el ia es la prete de la universia, car, parente, el ia es conosente tota la profesores, e el ia parla a me de la cursos de cada de los. El ia consela ce me studia la matematica, e el ia demanda a me esce me leje mea biblia asidua. Nos ia fa alga pasos en junta. El ia es parlante con un vose dulse e firma e ia demanda a me tota la cosas cual un eglesor demanda usual. La sujeto de la biblia ia gida nos a lo de la prea, e, en segue, a lo de la puria. Consernante acel punto, me ia dise a el, car el ia es gidante me pico a esta tema, ce me preveni me como de la foco de leje libros erese e an de ave algas en mea sala, car la nonpuria es tan odiada en la biblia ce lo pare vera ce esta es la peca la plu difisil remetable. El ia dise a me alora ce on no nesesa nebli la cosas e el ia lasa me pos alga minutos. Me ia gusta multe ce me parla con el.

Je m’efforçai de marcher lentement et d’être maître de moi, de marcher comme tout le monde. Bientôt j’atteignis la grand-route qui fait le tour de l’université. Il y passait plusieurs personnes dont quelques-unes me saluèrent comme si elles me connaissaient. Cette politesse me toucha beaucoup. Un ecclésiastique, entre autres, s’arrêta et se mit à me parler. Je pense que c’était le chapelain de l’université, car il semblait connaître tous les professeurs et il me parla des cours que faisait chacun d’eux. Il me conseilla d’étudier les mathématiques et me demanda si je lisais ma Bible assidûment. Nous fîmes alors quelques pas ensemble. Il parlait d’une voix douce et ferme et me demanda tout ce qu’un homme de sa robe a coutume de demander. La question de la Bible nous amena à celle de la prière, puis à celle de la pureté. Touchant cette dernière je lui dis, comme il me poussait un peu sur ce terrain, que je me gardais comme du feu de lire des livres hérétiques et même d’en avoir dans ma chambre, car l’impureté est en telle abomination dans la Bible qu’il semble bien que ce soit la faute la plus difficile à remettre. Il me dit alors qu’il ne fallait pas brouiller les choses et me quitta après quelques minutes. J’avais eu beaucoup de plaisir à lui parler.

Me ia reveni a mea sala pos du oras. Me ia trova Paul sentante ante la senes ancora roja de lo cual ia debe es un foco grande. Mea regarda ia dirije direta a la ximineria. Lo ia es vacua. « Tu xerca tua libros », Paul ia dise pos ce el ia segue la dirije de mea oios. « Me ia compra los a tu, paiante cada volum dudes-sinco sentimes. Tu ia ave des-cuatro libros. Calcula, tu mesma. » Me ia regarda el sin dise cualce cosa. El ia estrae de sua pox alga biletas e un moneta de arjento cual el ia pone en mea mano. « Conta esta mone », el ia dise. Me ia es tro surprendeda per no obedi e automata me ia conta la biletas. Subita me ia demanda a el: « Ma do es la libros? — Me ia arde los », el ia dise.

Je revins à ma chambre au bout de deux heures. J’y trouvai Paul assis devant les cendres encore rouges de ce qui avait dû être un grand feu. Mon regard se porta immédiatement sur la cheminée. Elle était vide. « Vous cherchez vos livres, dit Paul qui avait suivi la direction de mes yeux. Je vous les ai achetés à raison de vingt-cinq cents le volume. Vous en aviez quatorze. Calculez vous-même. » Je le regardai sans rien dire. Il tira de sa poche quelques billets et une pièce d’argent qu’il me mit dans la main. « Comptez cet argent », dit-il. J’étais trop surpris pour ne pas obéir et machinalement je comptai les billets. Tout à coup je lui demandai : « Mais où sont les livres ? — Je les ai brûlés », dit-il.

Me ia persepi a esta momento ce nunca me ia sensa la tristia en sua amargia la plu amarga, e acel parolas simple ia es abrinte un mundo nonconoseda per me. Mea mano ia cade la mone. Me no ia pensa demanda a Paul perce el ia destrui mea libros, me crede ce me no ia pensa an vade a critica el, me ia pensa simple ce los resta sola senes. El recolie la mone e ia pone lo en un pox de mea jaca. « Garda esta, el ia dise. Tu va nesesa lo. » En cuando me ia es regardante el, me ia recorda subita ce el ia es el ci me ia vide en la semetero de Bonadventure, cuando me ia es paseante en la bosceta.

Je me rendis compte à ce moment que je n’avais jamais éprouvé la tristesse dans ce qu’elle a de plus amer, et ces simples paroles m’ouvraient un monde inconnu. Ma main laissa échapper l’argent. Je ne songeai pas à demander à Paul pourquoi il avait détruit mes livres, je crois que je ne songeai pas même à lui en vouloir, je pensai simplement qu’il n’en restait que des cendres. Il ramassa l’argent et le mit dans une poche de ma jaquette. « Gardez ceci, dit-il. Vous en aurez besoin. » Comme je le regardais, je me souvins tout d’un coup que c’était lui que j’avais vu dans le cimetière de Bonadventure, alors que je me promenais dans le bosquet.

El ia saisi mea braso e ia forsa ce me senta sur la seja.

Il me prit par le bras et me contraignit de m’asseoir sur la chaise.

 

(La parte prima de la manoscrito para asi. La parte du es datida de la dia du seguente.)

(La première partie du manuscrit s’arrête ici. La deuxième est datée du surlendemain.)

Manoscrito de Daniel O’Donovan (Parte 2)

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Lo ia es automatada jenerada de la paje corespondente en la Vici de Elefen a 28 novembre 2024 (08:56 UTC).